Extrait du Journal de Saône et Loire du: Mercredi 15 mars 2023.

Une quarantaine de bénévoles du Repair Café Val de Saône – sur 88 au total- ont participé à une récente session de réparation d’appareils et de vêtements, au magasin Weldom de Mâcon Sancé. PHOTO JSL/ DAMIEN VALETTE

GRÂCE À CES BRICOLEURS,  CINQ TONNES D’OBJETS ONT ÉCHAPPE À LA DÉCHETTERIE

SAÔNE-ET-LOIRE. EN DONNANT UNE DEUXIÈME VIE À DES APPAREILS EN PANNE, LES 88 BÉNÉVOLES DU REPAIR CAFE VAL DE SAÔNE PROLONGENT LEUR DURÉE D’UTILISATION ET CONTRIBUENT À DIMINUER LE VOLUME DES DÉCHETS.

Les allées du magasin Weldom, au nord de Mâcon, sont le théâtre d’une animation inhabituelle. On n’y trouve pas seulement des clients, mais des bricoleurs passionnés penchés sur des appareils en panne apportés par des habitants du Mâconnais.

Depuis plus de deux ans maintenant, le Repair Café Val de Saône tient ses sessions de dépannage à la MJC de l’Héritan, à Mâcon, mais aussi dans quelques grandes surfaces consacrées au bricolage.

Parmi les bénévoles (l’association en compte près de 90), « on trouve de tout, « expose Manu Billet, le vice-président, une majorité de retraités, des anciens professionnels, des passionnés de bricolage, mais aussi des techniciens encore en activité et qui participent durant leur temps libre ››.

REDONNER VIE AUX OBJETS

Le point commun de ces bénévoles passionnés ? L’envie de redonner vie à des appareils mécaniques, électriques ou électroniques – mais aussi a des vêtements, grâce à une équipe réparation couture plutôt féminine – afin d’éviter qu’ils ne se retrouvent en déchetterie. Tous les objets apportés ne redémarreront pas une nouvelle carrière au service de leurs utilisateurs. Mais les chiffres montrent que le Repair Café contribue à lutte contre la surconsommation et son corollaire, la surproduction des déchets. Les statistiques issues des sessions tenues depuis 2020 – tous les objets apportés sont pesés – indiquent que cinq tonnes d’objets ont ainsi échappé à la benne.

EN RÉPARANT, ON CRÉE DU LIEN SOCIAL

Créatrice et présidente du Repair Café du Mâconnais, Martine Dumas justifie ainsi la démarche : « ll est indispensable de réagir face à la situation environnementale, au pillage des ressources et à la surproduction des déchets ››.

Elle rappelle aussi l`intérêt « face à l’isolement des personnes. On répare, on crée du lien social et on partage des compétences puisqu’on fait de la co-réparation avec les personnes qui apportent leurs objets ››. Créé il y a une douzaine d`années par une militante écologiste néerlandaise, le concept de Repair Café est devenu un réseau international implanté dans de nombreux pays. En Saône-et-Loire, on en trouve à Louhans, Saint-Vallier et Gueugnon. Celui de Mâcon agit pour soutenir la création d’autres structures sur le territoire, notamment à Saint-Bonnet-de-joux et, dans l’Ain, Thoissey et Mézériat.

DAMIEN VALETTE

ILS ONT RESSUSCITÉ UN RADIATEUR MORIBOND

Utiliser ce chauffage d’appoint à résistance, dont la technologie est proche de celle du grille-pain, n’est déjà pas très écologique. Mais l’apporter à la déchetterie alors qu’il est tombé en panne au bout d’une petite année le serait encore moins. J’ai donc mis ã profit ce reportage consacré au Repair Café Val de Saône pour tenter l’opération de la dernière chance avec les bricoleurs de l’association.

Une équipe intergénérationnelle prend en charge l’appareil moribond : Marcel, 79 ans, ancien prof de physique au lycée Lamartine à Mâcon, et Benoit, 15 ans, élève la Maison familiale et rurale de Mazille.

Après lui avoir « ouvert le ventre ››, le duo remplace le fusible hors d`usage par un autre, récupéré sur un gaufrier définitivement irréparable. Pas de miracle pour autant : le chauffage n’a pas ressuscité. Marcel décide de l’emporter chez lui pour finir le job. Et quelques jours plus tard, je peux récupérer un radiateur à nouveau fonctionnel, prêt ã repartir pour de nouveaux tours de chauffe.

D.V.

Marcel, 79 ans, et Benoît, 15 ans, collaborent pour tenter de réparer un chauffage d’appoint. PHOTO JSL/DAMIEN VALETTE